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4 Éléments d'Ethnographie Indienne (en cours)



Mots clés : Inde védique Sacrifice Ethnomathématiques

Champs : Anthropologie religieuse Ethnographie villageoise Route des Indes



1- Note sur l'acte sacrificiel dans l'Inde ancienne

2- L'aigle et le serpent

3- Rues de Pondichéry

4 - Nobili et la "querelle des rites Malabares"

5 - L'expansion européenne et les Cies des Indes


anthropologieenligne.com : unité de l’homme et diversité des cultures



Rues de Pondichéry
(page en construction)

fiche : La ville coloniale

Cette ville étoit grande, fortifiée régulierement, & avoit ses rues tirées au cordeau
((Notice de l'Encyclopédie, ou
Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers,
par une société de gens de Lettres
(1751-1772)

"Un vieux peuple dans une ville neuve, tel est le caractère de Pondichéry."
(Maurice Maindron, Dans l'Inde du sud : Le Coromandel, [1907], 1992, p. 71)

Présentation des documents

La ville coloniale

En 1761, la destruction de Pondichéry est ordonnée par Pigot, issu d'une famille protestante française réfugiée en Angleterre après la révocation de l'Édit de Nantes. Pigot choisit un autre fils d'émigré, Dupré, pour veiller à l'exécution. L'armée anglaise fait sauter à la poudre tous les édifices religieux ainsi que les 104 maisons françaises de la ville (Maindron, [1907] 1992, II, p. 77).
Quand Law de Lauriston, neveu du financier, reprend possession de Pondichéry en janvier 1765, il trouve "cendres, pierres, poussières" (M. L. 323). Le Gentil note que les Anglais avaient laissé les fondations des maisons. "En très peu de temps, les rues parurent, les maisons se relevèrent." (id. 325)
Les constructions de la ville coloniale, bâties sur les fondations des destruction anglaises, sont inspirées des hôtels particuliers des villes européennes. Le tracé des rues d'aujourd'hui est
donc assez peu différent de ce qu'il était avant la destruction anglaise. En réalité, le palais Dupleix, qui ne sera pas reconstruit, avait incarné une esthétique qui allait marquer le style architectural de Pondichéry : colonnes à la grecque, fronton, toit en terrasses, portail monumental, balustrades à colonnes ajourées, vases balustres...

Plan extrait de : La conservation du patrimoine de Pondichéry, INTACH (2006 : 7)
Conçue sur un plan en damier dessiné pendant la présence hollandaise, la ville fortifiée est divisée en deux par un canal creusé en 1788.
À l'est, la ville coloniale, à l'ouest la ville tamoule. Trois quartiers, hindou, chrétien et musulman, subdivisent la ville tamoule.


Cette gravure de 1874 illustre le type de construction caractéristique du "quartier français"

Les rues

Le quartier français se caractérise par la largeur de ses rues, l'alignement des façades et des enceintes des hôtels particuliers ainsi que par son caractère ombragé dû aux plantations d'arbres. Dans le damier orthogonal, ces constructions, inspirées du style néo-classique, définissent les avenues si typiques de cette partie de la ville. La rigueur des façades, percées de fenêtres régulières et la hauteur des murs d'enceinte accusent le profil rectiligne et plan des rues. Ces immeubles comportent deux étages et possèdent généralement balcon et terrasse entourée d'un parapet. L'unité de style de ces constructions confère au “quartier français” son caractère propre. Elles donnent au voyageur européen une impression d'unité, de maîtrise et d'opulence.

La composition en damier, témoignant de l'intention planificatrice des concepteurs de la ville, est propre à la ville tamoule comme à la ville européenne. Différence notable : alors que les maisons tamoules ménagent un espace intermédiaire, un continuum, entre le public et le domestique, la maison coloniale, de style néo-classique, est fermée ; elle s'impose par sa représentation symbolique : portails à pilastres, hautes fenêtres, enceinte autour d'un jardin sur lequel donne la façade principale. La largeur des rues bordées d'arbres, la succession, sans décrochement, des façades et des murs reliant les hôtels particuliers, accusent ce caractère imposant du quartier colonial.



rue de la Marine (d'après Le patrimoine architctural de Pondichéry, INTACH, 2006, p. 14)

rue Saint-Gilles

La demeure coloniale

L'habitation type “maison française” a pour modèle l'hôtel particulier de l'élite urbaine européenne, entouré de hauts murs et communiquant avec la rue par un portail ouvragé. Les bâtiments s'élèvent au milieu d'une cour ou d'un jardin. Le corps principal est entouré d'un péristyle ou précédé d'un vestibule ouvert supporté par des colonnes.

Le corps principal de l'habitation s'élève au milieu d'un espace clos : haute façade, mur d'enceinte (voir : enceintes) sur un jardin tropical qui tient lieu de cour d'honneur ; porche (voir : porches) fermé d'un portail(voir : portails) aux pilastres surmontés de balustres ; portes à panneaux à moulures (voir : portes). La maison se signale à la rue par ses balcons (voir : balcons) en fer forgé et les parapets (voir : parapets) de sa terrasse.

La façade du corps d'habitation est symétrique. L'entrée est dotée d'un vestibule ouvert et d'un perron à double accès. Les colonnes supportent parfois une terrasse avancée qui protège le perron. Les toits plats, "à l'italienne", sont réalisés "à l'argamasse" (port. argamassa), mortier composé de tuiles broyées et de chaux qui devient parfaitement étanche en séchant. (Cette technique sera exportée aux Mascareignes pour l'isolation des varangues – le terme y désignant aussi la surface sur laquelle on faisait sécher le café ou la bagasse.) Les murs de briques sont enduits de chaux provenant de coquilles d'huitres concassées et brûlées, ce qui donnait, note Challe, un aspect équivalent au marbre. Les murs sont en brique, comme l'essentiel de la maçonnerie (arches et colonnades). Solives de bois et poutrelles métalliques sont utilisées pour les plafonds. Le métal est employé pour soutenir les balcons. Les sols sont en tek ou en ciment.

L'adaptation de l'hôtel particulier néo-classique aux conditions tropicales se remarque par la fonctionnalité des protections extérieures au corps de l'habitation, péristyles et varangues, la hauteur et le volume des pièces, la disposition des portes et des fenêtres, l'environnement arboré des bâtiments. Le chevalier de La Farelle note qu'au mois de juin "Pondichéry est un four".


type de maison coloniale

type de maison coloniale
hôtel Lagrenée de Mézière

maison Colombani

Façades et enceintes :


types d'enceintes
(d'après Le patrimoine architctural de Pondichéry, INTACH, 2006, p. 20)

Porches et portails :


types de portails
(d'après Le patrimoine architctural de Pondichéry, INTACH, 2006, p. 21)

Les balcons, ainsi que les terrasses avec leurs parapets sont les expressions les plus visibles du mélange des styles qui s'offre au regard du visiteur.

Balcons :


balcons
(d'après Le patrimoine architctural de Pondichéry, INTACH, 2006, p. 14)

Parapets :



parapets
(d'après Le patrimoine architctural de Pondichéry, INTACH, 2006, p. 29)

Introdution : FragIntroduction : Fragmend'his