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Copyleft : Bernard CHAMPION

2 Éléments d'Ethnographie Malgache
Mots clés : Antemoro Sorabe Ancestralité Tanguin Choc des cultures
Développement
Champs : Ethnographie Histoire Anthropologie du développement Anthropologie de l'image
1 - Zafimahavita
sur le “choc des cultures”
2 - Les trois pierres du foyer
des clans et des clones dans la vallée de la Manañano
3 - Visages d'Ambila :
-
le diaporama (4') pour le Musée des Arts premiers (Quai Branly)
-
le livre : <www.ocean-editions.fr>
- le site : Ambila
4 - Zafimahavita : funérailles dans le Sud-est Malgache
(film 40')
dossier pédagogique : l'ancestralité
5 - La Case, les Sorabe, L'Histoire
6 - Le Tanguin
poison d’épreuve à Madagascar : mode d’emploi
7 - La parenté dans les contes
programme de recherche
8 - Riziculture traditionnelle et S.R.I.
9 - La fonction missionnaire :
sur la mission lazariste à Fort-Dauphin (1648-1674)
10 - Les Compagnies de commerce
et la première colonisation de Madagascar (1642-1674)

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anthropologieenligne.com : unité de l’homme et diversité des cultures



Les Compagnies de commerce
et la première colonisation de Madagascar

Ce développement comporte trois pages HTML :
Les Compagnies de commerce et la première colonisation de Madagascar
La Compagnie Française des Indes Orientales de 1664
Madagascar : l'“Originaire”, l'“Engagé” et l'“Habitant”.




La Nation Françoise ne peut estre renfermée dans l'enclos de l'Europe,
il faut qu'elle s'étende jusqu'aux parties du Monde les plus esloignées…

François Charpentier,
(Relation de l'établissement de la Compagnie Françoise
pour le commerce des Indes orientales,
p.11)

INTRODUCTION

Le mercantilisme

"Le plus grand traict que l'on puissse pratiquer en l'Estat, écrit Antoyne de Montchrétien, c'est de ne souffrir qu'il n'en demeure aucune partie oisive" ([1615] 1889, p. 22). Montchrétien (qui est vraisemblablement le premier auteur à associer les termes "économie" et "politique" et qui fonde, dans son Traité de l'économie politique de 1615, ce que l'on dénomme banalement aujourd'hui l'"économie politique") définit l'art du gouvernement comme une science de la "mesnagerie publique", "science d'acquerir des biens" "commune aux républiques aussi bien qu'aux familles" et qui fait la puissance du Prince et la prospérité des États (id. p. 31-32). La création des compagnies de commerce, qui suit la découverte du Nouveau Monde, la circumnavigation et la première mondialisation des échanges, répond à cet objet, puisqu'elle offre au Prince et à ses sujets moyen de s'accomplir et de s'enrichir. Une lettre patente de Louis XIII (à qui l'ouvrage de Montchrétien est dédié) argumente ainsi que par l'"etablissemens de Compagnies et Sociétez" et "par le moyen de la navigation nos subjets [pourront] avoir à bon prix, de la première main […] les denrées et marchandises qui leur sont utiles et commodes, et faire transporter hors nostre royaume et terres de nostre obéissance, celles desquelles la sortie est permise et dont nos voisins et estrangiers ne se peuvent passer, à l'honneur et grandeur de nostre Estat, profit et accroissement de la chose publique, bien et advantages de nos sujets […] cela estant un dessein qui peut autant apporter de réputation et de gloire à nos affaires et mieux que nul autre occuper et enrichir nos dits subjets, chasser l'oisiveté et fainéantise, retrancher le cours des usures et gains illégitimes" (citée par Pauliat, 1886, p. 38-39).

"Par toutes les loix qui regnent au cours de ce monde, écrit Montchrétien, il ne peut se faire que les anciens Estats demeurent toujours en mesme estat" (1889, p.11-12). Les Découvertes, en effet, avec leur retentissement moral et économique, émancipent la réflexion de ses modèles théologiques et ouvrent l'espace social à l'initiative. C'est la "trifonctionnalité" et la fixité de l'ordre féodal ("l'ecclesiastique, le noble et le populaire") qui sont questionnés par le succès des arts "mechaniques" exercés par le "tiers ordre" (soit "trois sortes d'hommes, Laboureurs, Artisans et Marchands") qui nourrissent la richesse du royaume et qui portent son expansion hors de ses frontières (id. p. 11-12). La compréhension de ce processus qui, reliant les hommes par leurs intérêts mondains, ouvre un espace nouveau, celui de l'échange généralisé, mobilise la réflexion. La réussite des Provinces-Unies est, à cet égard, un objet que les philosophes cherchent à expliquer et les Princes à imiter. "Qui aurait pu croire que l'Union d'un petit nombre de marchands eût pu s'élever à ce haut degré d'opulence ?" (du Fresne de Francheville, Histoire générale et particuliere des Finances, 1738, p. 9). "La Nation Françoise, écrit Charpentier, ne peut estre renfermée dans l'enclos de l'Europe, il faut qu'elle s'étende jusqu'aux parties du Monde les plus esloignées…" (Relation, p.11)


Traicté de l'œconomie politique
dédié au Roy et à la Reyne Mere du Roy,
par Antoyne de Montchrétien, sieur de Vateville, Rouen, 1615.

"L'homme est né pour vivre en continuel exercice et occupation [...] Qui veut tenir cet homme en oisiveté [...] lui enseigne à mal faire." (p. 25-26 de l'édition de 1615) "La vie contemplative à la vérité est la première et plus approchante de Dieu ; mais sans l'action elle demeure imparfaite et, possible, plus préjudiciable qu'utile au bien des républiques [...] La loi très-parfaite de Dieu règle tout cela, obligeant non moins l'homme à l'observation de l'une que l'autre ; mais en telle sorte toutefois qu'elle commande d'employer six jours au travail, et consacre le septième à la méditation des œuvres de Dieu et aux louanges de ses faits." (p. 27) "L'homme le plus entendu en fait de police, n'est pas celui qui par supplices rigoureux extermine brigands et voleurs. Mais celui qui, par l'occupation qu'il donne à ceux qui sont commis à son grouvernement, empêche qu'il n'en soit point. Ce que l'on peut obtenir en dressant en chaque province de ce royaume plusieurs divers ateliers de diverses manufactures, selon qu'elles s'y trouveront commodes. Et cela sans doute fera faire de belles pépinières d'artisans, qui causent la plus grande richesse du pays." (p. 36-37)
"Il y a plusieurs sortes de serfs ; mais ceux-là le sont plus naturellement, qui le sont volontairement, n'ayant aucune honte de mener une vie caimande et nécessiteuse d'autrui. Ce sont Français indignes de ce nom de liberté, et qu'avec toute justice et liberté on peut obliger au travail." (p. 37-38)
"La vie et le travail sont inséparablement conjoints." (p. 56) "L'industrie doit donc être le premier vivant et le dernier mourant [des hommes]". (p. 121)
Les compagnies de commerce, le modèle hollandais, la ressource des colonies – et la nécessité – montrent aux Français le chemin du Nouveau-Monde qui s'ouvre "pour y planter et provigner de nouvelles Frances". "Depuis que nous jouissons de la paix, le peuple s'est infiniment mutiplié en ce royaume. On s'y entre-étouffe l'un l'autre [...] Combien y a-t-il d'hommes chargés de grandes familles, vivant en extrême pauvreté, de mœurs innocentes et louables au reste ?" (p. 255)



Adam Smith caractérise le mercantilisme comme l'économie au service du Prince (livre IV de La Richesse des Nations) tout en soulignant l'antinomie de la fonction de souverain et de celle de marchand : "Il semble qu'il n'y ait pas deux caractères plus incompatibles que celui du marchand et celui de souverain". C'est bien cette intention et cette contradiction qui se vérifieront dans la création de la Compagnie des Indes orientales (1664) qui procède de la volonté de Colbert et de l'engagement personnel de Louis XIV. Cette investissement du Prince préfigure pourtant, paradoxalement, les conceptions libérales, dans la mesure où, faisant de l'État le régulateur – indispensable et inapproprié – de l'activité économique, elle démontre l'importance du calcul politique et de la culture administrative dans l'organisation du commerce. L'impulsion de l'État – à la recherche de cet équilibre où il offre sa protection tout en cessant d'être le "surintendant de l'industrie des particuliers" – confère aux entreprises individuelles un cachet national. L'économie est politique et l'économie politique prend forme dans cet engagement du Prince qui s'exprime dans le développement des monarchies administratives. Tocqueville s'élève contre l'idée reçue selon laquelle la centralisation administrative serait une conquête de la Révolution et de l'Empire et rappelle que c'est là "un produit de l'ancien régime" (L'Ancien Régime et la Révolution, 2ième éd., 1856, p. 73). "Au centre du royaume et près du trône s'est peu à peu formé un corps administratif d'une puissance singulière, et dans le sein duquel tous les pouvoirs du roi se réunissent d'une façon nouvelle, le conseil du roi [...] Ce conseil n'est point composé de grands seigneurs, mais de personnages de médiocre ou de basse naissance, d'anciens intendants et autres gens consommés dans la pratique des affaires, tous révocables [...] On trouve encore, au dix-huitième siècle, de grands seigneurs qui portent le nom de gouverneurs de province. Ce sont les anciens représentants, souvent héréditaires, de la royauté féodale. On leur accorde encore de honneurs, mais ils n'ont plus aucun pouvoir. L'intendant possède toute la réalité du gouvernement [...] Dans ses mains sont accumulés presque tous les pouvoirs que conseil lui-même possède" (p. 74-78). La lecture de la correspondance de Colbert – par exemple – convainc de la puissance de l'administration royale – et de la prégnance de cette culture réglementaire qui s'exprimera dans la science mercatique des sociétés par actions.

L'aventure coloniale

Avant de devenir une aventure commerciale, la première période de l'expansion coloniale européenne a pour objet la recherche de l'or et des épices. (La seconde période de cette expansion européenne, au XIXe siècle, qui vise la recherche de nouveaux marchés et de "terres vierges" propres à accueillir les migrants pauvres de l'Europe répond à la révolution industrielle.) Rendue possible par la maîtrise de la navigation à long cours et la connaissance des routes maritimes, l'exploration du monde s'achève donc dans la mise en place de circuits commerciaux et dans le peuplement des premières colonies. Le doublement du Cap de Bonne Espérance et la découverte de l'Amérique ont ouvert au Portugal et à l'Espagne des mondes dont l'arbitrage papal consacrera le partage. On connaît la réplique de François 1er à l'émissaire de Charles Quint à propos des ambitions françaises en Amérique : "Le soleil luit pour moi comme pour les autres ; je voudrais bien voir la clause du testament d'Adam qui m'exclut du partage du monde (le cardinal de Tolède à Charles-Quint, 27 janvier 1541, archiv. de Simancas, Estado Portugal, legajo 372, fol. 333). Les entreprises coloniales françaises (pour les tentatives d'implantation en Amérique du sud voir : 8.12 La découverte de l'autre homme) dérogent en effet aux droits reconnus aux Portugais et aux Espagnols par le traité de Tordesillas. Mais l'histoire passe. Le Mare liberum sive de iure quod Batavis competit ad Indicana commercia dissertatio, de 1609, du philosophe hollandais Grotius (développement contenu dans un ouvrage intitulé De jure praedae, "Le droit de prise") légitime explicitement les ambitions commerciales hollandaises vers les Indes en proclamant la liberté des mers. Tandis que l'"Acte de Navigation" de Cromwell, de 1651, vise, lui, à assurer aux armateurs britanniques le monopole du commerce des colonies avec la métropole, Selden publiant, en 1658, à la demande de Jacques 1er, un "Mare clausum" (Mare clausum seu de dominio maris libri duo), contre le "Mare liberum" de Grotius, développant le droit d'appropriation maritime et affirmant les ambitions de l'Angleterre sur les mers.

De fait, la Hollande supplante le Portugal et crée à son tour un empire colonial dont Batavia sera le centre et l'Angleterre commencera ses opérations commerciales dès le début du XVIIe. La France sera absente de cette course vers l'Inde – à laquelle le Danemark et la Suède participent – jusqu'au milieu du XVIIe, les premières tentatives dues à des marchands de Dieppe, de Rouen et de Saint-Malo ayant consisté en opérations ponctuelles. En 1642, Richelieu soutient une entreprise privée, la Compagnie française de l'Orient, à l'origine de l'établissement de Fort-Dauphin à Madagascar. Au début du règne de Louis XIV, la France n'a donc pas de part dans le commerce des Indes et doit s'approvisionner auprès des sociétés anglaises ou hollandaises. Les succès commerciaux de la Compagnie hollandaise sont dans les esprits quand Colbert entreprend de doter la France d'une marine forte. On appelle alors les Bataves les "rouliers des mers" ou les portitores mundi (expression qui fait sans doute écho à Cicéron : Nolo eumdem populum, imperatorem et portitorem esse terrarum - de Rep., lib. IV) et leurs bénéfices sont fameux : les deux premières flottes de la V.O.C., parties en 1603, dégagèrent "tant de profit, qu'en 1605, les Intéressez touchèrent quinze pour cent ; en 1606, soixante-quinze pour cent, de sorte qu'il ne s'en fallait que de dix pour cent, qu'ils ne fussent remboursez de tout leur fond" (
du Fresne de Francheville, op. cit. p. 11).

Affranchir les finances du royaume de la dépendance économique, créer des colonies pour la fourniture des denrées exotiques et l'écoulement des produits de la métropole, ce sera l'entreprise de Colbert et c'est l'argumentaire développé par la "plume" qu'il charge d'en faire la publicité, l'académicien Charpentier (Colbert "employa une des meilleures Plume qui fût alors en France" - du Fresne, id., p. 22-23) . La lettre envoyée aux "Maires et Eschevins des principales villes du Royaume en faveur de la Compagnie, et pour exhorter les Particuliers de s'y intéresser" voit dans la colonie "plus de facilité par ce moyen à se défaire des denrées qui y croissent [dans le royaume], et qui ne s'y peuvent consumer, et à débiter les manufactures qui s'y font, la quantité desquelles estant augmentée par le trafic, donnera matiere d'employ à une infinité de personnes de tous âges et de tous sexes" (Charpentier, Discours d'un fidèle sujet du Roy touchant l'establissement d'une Compagnie Françoise Pour le Commerce des Indes Orientales : Adressé à tous les François, 1664, p. 21-22)

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Intérêt bien compris des sujets signifie concurrence des Princes. "Depuis que le Roy a pris l'administration des finances, écrit Colbert, il a entrepris une guerre d'argent contre tous les Etats de l'Europe […] il a formé des compagnies qui, comme des armées, les attaquent partout". "Le commerce est une guerre perpétuelle et paisible d'esprit et d'industrie entre toutes les nations" (Clément, Lettres de Colbert, t. VII, p. 250 et t. VI, p. 269). De fait, sous l'impulsion du Prince, les agents de l'échange et de la production induite par l'échange vont déplacer le centre de gravité de la société organique et faire du Tiers-ordre et de son individualisme calculateur l'acteur et le ferment de cette "guerre paisible d'esprit" qui met en émulation et en interdépendance les différents éléments du corps social. La proposition du mercantilisme est, de fait, renversée : c'est l'activité de ses sujets qui fait la prospérité du royaume et la prospérité de son Prince. C'est d'ailleurs ainsi que l'auteur de la Relation de l'établissement de la Compagnie Françoise pour le commerce des Indes orientales expose, avec quelque emphase, le rôle du roi dans la création de la Compagnie des Indes orientales : le roi est l'initiateur et le protecteur de l'entreprise au seul profit de ses sujets : "… il en a voulu abandonner toute la conduite à ses Sujets, afin de leur abandonner tout le profit ; Il a consenti qu'ils en formassent l'entreprise pour eux seuls, et ne s'est reservé que l'honneur de les proteger de sa puissance, et de les assister de ses deniers" (Charpentier, p. 14).


« Je crois que l’on demeurera facilement d’accord de ce principe, qu’il n'y a que l'abondance d'argent dans un Estat, développe Colbert, qui fasse la différence de sa grandeur et de sa puissance […]
Outre les avantages que produira l'entrée d'une plus grande quantité d'argent comptant dans le royaume, il est certain que, par les manufactures, un million de peuples qui languissent dans la fainéantise gagneront leur vie ;
Qu’un nombre aussi considérable gagnera sa vie dans la navigation et sur les ports de mer ;
Que la multiplication presque à l’infiny des vaisseaux multipliera de mesme la grandeur et la puissance de l’Estat. »

(Colbert, Mémoire sur le commerce. Premier Conseil de commerce tenu par le Roy, dimanche 3 aoust 1664, dans Lettres, instructions et mémoires de Colbert, 1863, op. cit., vol. II, 1re partie, Annexes, p. CCLXIII-CCLXX).



Madagascar et la "Compagnie Françoise de l'Orient" : des "gagistes" "abandonnez"…

Les trois principaux acteurs des expéditions vers Madagascar, avant la création de la Compagnie de 1664 sont Rigault, Fouquet (dédicataire de l'Histoire de la Grande Isle Madagascar) et la Meilleraye (dédicataire de la Carte de Flacourt). Sans doute, des navires "sondant le guay, cherchant le chemin des Indes [pour] le montrer aux François", selon l'expression de François Pyrard de Laval (1611, p. 4) puis faisant relâche, avaient bien touché Madagascar. Mais sans esprit de système. En 1642, Rigault, capitaine de la marine, fonde avec neuf associés la "Compagnie Françoise de l'Orient", dont de Beausse (le frère utérin de Flacourt) et la Meilleraye sont les principaux actionnaires, la société étant composée de vingt-quatre parts de 6 000 livres. Les sociétaires obtiennent de Richelieu "la concession et privilège d'envoyer seuls en l'Isle de Madagascar et autres Isles adjacentes, pour là y ériger Colonies et Commerce" (Flacourt, Histoire, 1661, p 203). En mars 1642, Rigault fait embarquer sur le Saint-Louis douze hommes (selon Flacourt), Pronis et Foucquembourg étant à leur tête. Pronis prend possession de Mascarin, de Diego Roïs, de Sainte-Marie et la baie d'Antongil avant de s'établir à Sainte Luce où sont déjà installés "six ou huit Français demeurés au dit pays de l'équipage d'un navire de Dieppe [le Saint Alexis]" sur lequel François Cauche avait embarqué le 15 janvier 1638. Cauche, l'auteur de la première relation détaillée de la société malgache (il a séjourné à Madagascar de 1638 à 1644), rentrera en France sur le Saint-Laurent qui a été armé par la Compagnie avec "soixante-et-dix François de renfort". Ce vaisseau aborde à Sainte-Luce le 1er mai 1643 et repart le 17 janvier 1644 "chargé d'Hébène, Cire et Cuirs " (Flacourt, 1661, p. 221).

La "Relation ce qui s'est passé en l'Isle de Madagascar depuis l'années 1642 jusques en 1660", de Flacourt, fait état de la traite qui existait avec Madagascar. Flacourt rapporte que le "navire de Dieppe" (dont il a été question plus haut) a vraisemblablement été sabordé par son équipage "car les capitaines et matelots avaient tant pris d'argent avant de partir de Dieppe à soixante ou quatre-vingts pour cent sur leur voyage, que la crainte de ne faire pas une charge bastante pour payer l'argent qu'ils avaient tous emprunté, leur fit à dessein couler à fond leur navire" (p. 204 de l'édition de 1661). Flacourt en donne leçon aux marchands de bien prendre garde "à qui ils donnent charge de leurs navires et négociations", l'équipage du Saint-Louis ayant utilisé le bien qu'on lui avait confié à "yvrongner et paillarder" (id. p. 205 )…

Les tribulations de l'établissement de Fort-Dauphin sont déjà contenues dans les défaillances et les dérives de l'administration de Pronis, "commis" de la Compagnie, qui sera relevé par Flacourt. "Disette de vivres", dissensions entre colons et relations conflictuelles avec la population malgache préfigurent l'histoire de cette tentative de colonisation qui prendra fin en 1674. Pronis exile à Bourbon douze colons "ligueurs" qui contestent son autorité et son "mauvais ménage des vivres" ; il s'emploie à la "vente de Nègres […] au gouverneur hollandais de l'île Maurice", Malgaches "qui servaient à l'habitation" ou "qui venaient innocemment y apporter de petites denrées à vendre", ce qui explique que "les Nègres du pays eurent en haine, dès ce jour-là, les Français attribuant la faute du chef sur tous les membres" (id. p. 275). (Le gouverneur de Maurice, Van Der Stel, avait déjà pris des esclaves à la baie d'Antongil en 1641 et, de nouveau en 1644, certains destinés à Batavia.)

Nommé gouverneur en remplacement de Pronis, Flacourt embarque sur le Saint-Laurent le 19 mai 1648, avec quatre-vingt colons, deux prêtres de la Mission de Saint-Lazare et arrive à l'"Ance Dauphine" le 5 décembre 1648. ("L'an mil six cent quarante-huit, les Intéressés, ayant su les désordres qui étaient arrivés par la mésintelligence des Français avec le sieur Pronis et par le mauvais ménage d'icelui, me députèrent pour aller dans l'Ile de Madagascar gouverner leur colonie en qualité de directeur général… " - Histoire, [Factum] 2007, p. 441). Le Fort est "en très mauvais état et sans vivres". Flacourt fait envoyer une barque du Saint-Laurent à Mascareigne chercher les ligueurs déportés par Pronis et envoie le capitaine Le Bourg prendre de nouveau possession de l'île sous le nom de Bourbon. Le Saint-Laurent est affrêté pour le voyage de retour, mais les "Nègres qui apportoient du bois se sauvèrent tous, disans que le Capitaine Le Bourg et le Sieur Pronis vouloient les enlever pour aller les vendre aux Hollandais". Le Saint-Laurent quitte Fort-Dauphin le 19 février 1650. Les colons devaient rester quatre années sans voir un seul navire…

C'est seulement en juillet 1654 que deux navires armés par le duc de la Meilleraye, le Saint-Georges et l'Ours, "s'en allant à la Mer rouge", ayant "ordre d'apprendre des nouvelles" de Flacourt et de déposer deux prêtres de Saint-Lazare accostent. Deux lettres de Fouquet sont destinées à Flacourt : elles contiennent sa recommandation en faveur des missionnaires. Aucune lettre de la Compagnie : "Les François ne sçavaient que penser, estant tous las d'avoir si longtemps demeuré en ce pais, et voir que les Seigneurs de la Compagnie, la concession estant finie n'avoient point envoyé de Navire pour les querir", "les gages et appointements" leur étant dus courant toujours, abandonnés, "sans assistance et sans espérance de retourner jamais en France ». (1661, p. 381à 386) La Meilleraye offre à Flacourt de passer à son service. N'ayant reçu "aucun ordre ny nouvelles des Seigneurs Interessez", les soldats menaçant de l'abandonner : "Les Français que j'avais sous moi, ennuyés d'être si longtemps en pays sans paiement de leurs salaires, commençaient à murmurer et à consulter entre eux s'ils devaient prendre un autre parti…" (p. 446), Flacourt prend la résolution de repasser en France sur l'Ours. (p. 392)

Des expéditions concurrentes

De retour en métropole, Flacourt réussit à accorder La Meilleraye et les actionnaires de la Compagnie. Mais son vaisseau, attaqué par des pirates à la hauteur de Lisbonne en route pour Madagascar, explose et sombre corps et biens. La concurrence des commanditaires des expéditions vers l'Orient reprend, La Meilleraye et Fouquet briguant, eux aussi, le privilège de la concession détenu par la Compagnie. Souchu de Rennefort affirme que la Maréchale (armée par La Meilleraye) partie de métropole en janvier 1660, avait pour mission d'"attendre et couler bas [les navires] de la Compagnie" (Histoire des Indes orientales, 1688, p. 63). De son côté, "le célèbre Fouquet, qui avait jusqu'alors fait cause commune avec le Duc de la Meilleraye, s'en sépara et expédia à son propre compte, l'Aigle Noir, armé en corsaire, pour les Indes et la mer Rouge. Le capitaine Hugo, qui le commandait, avait ordre de s'emparer de Madagacar s'il le pouvait." (Mémoires de la congrégation de la Mission, t. IX, p. 388) La colonisation se poursuit donc. Le Saint-Charles, armé par La Meilleraye, touche Madagascar le 29 septembre 1663. Il transporte, sous la conduite du capitaine Kercadiou, "un chef de colonie [qui] commandait quatre-vingt passagers, et le sieur Étienne, missionnaire, vingt hommes qu'il tenait à ses gages" (Histoire, p. 49 ; du Fresne de Francheville écrit : "Un Père Missionnaire étoit absolu sur vingt Passagers, qu'il disoit être à ses gages",
1738, p. 22). M. de V. est du voyage avec quinze jeunes gens (sa relation est éditée par Carpeau du Saussay). Il ramène aussi le Malgache Nicolas et deux Françaises laïques pour apprendre aux femmes malgaches "leur créance et la manière de vivre en bonnes chrétiennes". "Leur concours, écrira Etienne, nous soulage beaucoup" (cité par Barassin, 1953, p. 41).

Cette expérience de la colonisation de Madagascar, Flacourt la formalisera dans son chapitre "Advantages que l'on peut tirer en l'establissement des Colonies à Madagascar pour la Religion et pour le commerce" et dans son "Factum". Il est vraisemblable que cet argumentaire, soutenu par une expérience de terrain de plusieurs années, a influencé Colbert et Louis XIV dans leur détermination à persévérer, contre la volonté des actionnaires de la Compagnie Française des Indes Orientales et contre l'évidence, à vouloir faire de Madagascar une colonie de peuplement.


Le plan de colonisation de Flacourt
("Avantages..." et… "Factum" -
pagination dans l'édition de 2007)

Flacourt demande dans son adresse à Fouquet des "ouvriers", des "lois" et des "ecclésiastiques"… (p. 103) C'est sous les auspices de cette trifonctionnalité qu'il dresse le plan et le programme d'une colonisation rentable. Il rentre à Madagascar, sans espoir de retour. "Avant de quitter Paris, écrit l'auteur anonyme de l'Eloge de feu Monsieur de Flacourt, il avait prévu et mis en ordre toutes ses affaires dont il confia la conduite à l'un de ses frères puînés, le sieur Charles de Flacourt [...] le tout d'une manière qui semblait présager qu'il n'espérait pas revenir dans ce Royaume" (cité par Allibert, 2007, p. 42). Flacourt a compris que le principal obstacle à la colonisation était que les populations locales étaient... déjà colonisées et que les véritables ennemis des Français étaient ces "Grands" installés dans le pays depuis un siècle (depuis cinq cents ans dira Nacquart). Il pense avoir obtenu l'allégeance des maîtres de villages ayant fait le choix des Français contre les grands – et qui font l'objet de représailles de leur part. "Pendant cette guerre, écrit-il dans son Factum, j'ai eu beaucoup de lumières des choses que les originaires nous avaient toujours cachées ; mais, ce qui est plus avantageux, c'est la soumission de tous les habitants du pays à tout ce que l'on voudra leur commander, ainsi qu'ils ont fait et font encore à présent depuis l'année mil six cent cinquante-deux" (Factum p. 445). C'est ce qu'il expose dans son Histoire (Chapitre XLVI …"Les Lohavohits demandent à faire leur paix"). "Il y avait au Fort deux maîtres de villages qui s'étaient déjà venus ranger sous la protection des Français, et prêter serment qu'ils ne voulaient plus reconnaître les Rohandrian pour leurs maîtres […] Ainsi, en un mois de temps, il vint au fort plus de quarante maîtres de villages pour traiter de paix pour eux, et se soumettre sous moi, en jurant et protestant de ne reconnaître et ne servir plus les Grands de ce pays, mais de me reconnaître pour leur souverain seigneur et maître […] je leur promettais de ne les piller point, comme faisaient les Grands, et qui plus est, à leur mort, leurs enfants succèderaient à leurs biens. Tout ce que je leur demandais, c'était qu'ils eussent à me payer tous les ans le tribut des plantages et des choses qui proviennent de la culture de la terre, ce qu'ils nomment Fahensa. […] Tous ces Lohavohits et maîtres de village vinrent en un mois de temps" (soit novembre 1651) (337-8).

La main-d'œuvre : les "originaires"

"Il n'est pas besoin d'aller chercher des esclaves au loin, pour les amener dans l'isle, […] car elle en est assez fournie, les Nègres servent volontairement les Français, et si l'on en veut acheter, on en a très grand marché. Les Maîtres de villages offrent même aux Français de cultiver leurs terres et les planter à moitié et ceux qui veulent aller demeurer avec eux, contracter amitié et alliance avec eux en épousant leurs filles et leurs parentes, obtiennent d'eux tout ce qu'ils veulent." (421)

L'"empêchement" à ce plan "pourrait arriver par deux choses" : "Celle qui pourrait provenir par les habitants de l'isle, ce serait la jalousie qu'auraient les seigneurs des provinces que leurs peuples, étant instruits, ne leur rendissent plus les honneurs qu'ils avaient accoutumés de s'attribuer, ainsi que les vertus qu'ils faisaient accroire à ces pauvres gens qu'ils possédaient, car ils n'avaient pas de honte de leur faire entendre qu'ils étaient d'une autre naissance qu'eux, qu'ils étaient des demi-dieux sur la terre et qu'ils avaient de père en fils puissance sur les météores et sur la vie des hommes" (422). Et celle qui proviendrait des étrangers. Flacourt est confiant dans la vertu contagieuse du mode de vie européen. "Les habitants voyant de bonnes habitations fondées, et de la façon que l'on vit dans Europe, dans la politique et dans l'ordre qu'il y a dans les villes, en la diversité des artisans et en l'utilité du commerce et du trafic, prendraient aussitôt goût à ce genre de vivre" (423).

La main-d'œuvre : les engagés et les colons

Ayant programmé l'administration de la police et de la justice, Flacourt envisage le destin des "habitants" :
"Pour le regard des personnes propres à passer dans l'isle, il est nécessaire d'y envoyer un commandant général, qui ait sous soi des lieutenants en tous les lieux où on voudrait établir des habitations…" "Il serait nécessaire qu'il eût lettres patentes du Roi, par lesquelles il eût pouvoir de faire exercer la justice dans ladite isle conformément aux us et coutumes de France, tant pour le civil que pour le criminel […] que, pour ce faire, il eût des juges et des officiers établis pour cela, qu'il y eût un notaire pour passer tous les actes publics et tous les officiers nécessaires à une Justice royale." (426)

- Les soldats : "après leur temps expiré", ils repasseraient en France… ou "l'on leur distribuerait des terres pour travailler pour leur compte."
- "Tous ceux qui passeraient de France dans l'isle qui n'auraient moyen de payer leur passage, seraient obligés de servir trois ans la Compagnie, comme soldats, ainsi qu'il est dit ci-dessus, et les artisans serviraient de leurs métiers et profession pendant leurs trois années et pour s'entretenir auraient la solde ainsi que les soldats ou suivant le mérite de leur profession, laquelle solde se paierait dans le pays en marchandises du pays, hardes et rafraîchissements du magasin, comme vin et eau-de-vie, et autres choses. Leurs trois ans accomplis, s'ils désiraient demeurer dans l'isle pour habitants, on leur distribuerait des terres ainsi qu'aux autres habitants."
- "Ceux qui auraient moyen de payer leur passage en partant de France, l'on leur donnerait, aussitôt arrivés, des terres pour planter et faire valoir, auxquels on ne serait obligé de fournir des vivres du magasin dès huit jours après leur arrivée au pays où ils iraient pour demeurer…"
Flacourt envisage en réalité un établissement définitif de la plupart des Européens :
"Pour l'Isle Madagascar, écrit-il, il y a assez de femmes de toutes couleurs, blanches et noires, au choix de ceux qui les voudront épouser." (427)

Après avoir décrit les marchandises propres à négocier à Madagascar et anticipé la position de monopole des Compagnies dans les colonies ("Les choses bonnes à porter à Madagascar pour y négocier avec les habitants sont verroteries de toutes couleurs […] De toutes ces choses, les magasins de la Compagnie doivent être bien fournis, soit pour traiter avec les originaires, soit pour délivrer aux Français en compte des marchandises qu'ils fourniraient et pour payer sur et tant mois des gages de ceux qui seraient à gage. Sur quoi, il y aurait beaucoup à profiter." (429), Flacourt s'emploie à définir le statut juridique des colons.

"Dans l'Isle Madagascar, l'on les établirait en lieu où il y a des terres propres à planter et cultiver tout ce qu'ils voudraient, et ils paieraient, de tout, le dixième pour tout droit au magasin de la Compagnie, et le surplus des marchandises qu'ils amasseraient, ils les passeraient à moitié fret dans les navires de la Compagnie ou bien les vendraient au magasin en échange d'autres marchandises dont ils auraient besoin" (429). "lls tiendraient les terres qu'ils auraient en propriété pour eux et leurs ayant cause, en fief des Seigneurs intéressés et en paieraient les lots et ventes en chaque mutation suivant la coutume de France, et, par an, ils paieraient quelque droit modique au magasin du Fort pour icelles terres en signe de reconnaissance, lequel droit se paierait lors de la maturité de chaque fruit, comme ignames, bananes, riz et autres choses et, au premier jour de l'an, ils paieraient quelques volailles et quelque jeune cabri en manière de censive et, à la Saint-Jean, autant" (id.). "Tous les Français qui sont déjà établis dans le pays, viendraient faire déclaration au Fort des terres qu'ils possèderaient et cultiveraient, afin d'être enregistrées sur le livre et papier terrier, et ce, sur peine d'en être dépossédés et d'une grosse amende qu'on leur imposerait." (id.) En réalité c'est toute la population qui est mise ainsi en dépendance et en contribution : "Ainsi que l'on fera faire à tous les maîtres de village et à tous les Ontsoa, qui seraient obligés de venir faire nouvelle déclaration de leurs héritages, afin que la fahense ou tribut qu'ils doivent payer soit réglée." (429-30)

En conclusion de cette apologie, Flacourt écrit : "Cette isle est la mieux placée qu'Isle qui soit au monde pour les commodités que les Français peuvent en retirer, elle est dans le passage pour aller dans les Grandes Indes…" (432) et peut constituer une base opérationnelle pour "travailler à la ruine de la fausse religion de Mahomet"… (424)

Critique des actions menées par les Compagnies de commerce

Pourquoi donc l'île Dauphine n'a-t-elle pas produit à proportion de ces potentialités ? C'est ce que développe Flacourt, dans son Factum intitulé "Cause pour laquelle les intéressés de la compagnie n'ont pas fait de grands profits à Madagascar", "Toutes les Compagnies qui se sont formées jusqu'à présent pour les établissements de colonies en pays nouvellement découverts et parmi les nations barbares, sans religion et sans loi, ont été fondées sur l'espérance du profit et du gain, quoique l'on en ait coloré les desseins du beau prétexte de religion, du zèle de charité envers les pauvres peuples qui y habitent et de la propagation de la Foi* [et … ] sans considérer que, avant que de recueillir le fruit que l'on peut espérer d'une terre, il la faut défricher, il la faut labourer, ensemencer et attendre le temps de la maturité pour en cueillir le fruit que l'on avait espéré" (437). "La plupart des Compagnies qui ont entrepris ces établissements de colonies n'ont pas eu d'autre but que de retirer bientôt, et dès les premiers voyages, leur fond et de grands profits sur icelui, et elles n'ont pas eu la patience d'attendre que le pays fût découvert, que les nations fussent instruites et accoutumées au trafic, que mille difficultés imprévues fussent levées, auxquelles on ne peut remédier qu'étant dans le pays, qu'enfin les choses dont on peut tirer de grands avantages fussent connues et, par après, mises en état d'apporter du profit." Flacourt rapporte que Rézimont "quoiqu'il eût eu des traverses au cours de son voyage avec la perte de son fils et qu'il eût fait toutes les diligences possibles" "fut blâmé par les Intéressés de n'avoir pas apporté assez de marchandises, quoique son navire fût chargé d'ébène et d'un peu de cuir et de cire…" (439) C'est la pusillanimité et l'inconséquence des marchands qui est cause de l'échec : "Messieurs les Intéressés ont quitté et abandonné le pays et cessé leurs desseins, lorsqu'il n'y avait plus d'espérance d'y réussir et lorsque le plus difficile était fait, qui est la réduction de tous les habitants à faire tout ce que l'on leur commandera …" (445) "La véritable cause de ce que les Intéressés n'ont rien fait et n'ont pas avancé leurs affaires de Madagascar, c'est leur négligence et l'abandon qu'ils ont fait de la meilleure affaire du monde, si elle fût tombée entre les mains de personnes soigneuses et bien entendues en la manière d'envoyer établir des colonies aux pays nouvellement découverts." (448)

Note : Flacourt voit - non sans raison, certes - l'appât du profit "coloré [....] du beau prétexte de religion". L'objet de l'évangélisation n'est pas seulement, cela va de soi, "de coloration". L'objet du chapitre
La fonction missionnaire : sur la mission lazariste à Fort-Dauphin - 1648-1674) est de rappeler que l'adoption du système de parenté du colonisateur (autre nom de la réforme des mœurs) est la condition de la colonisation.


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(suite...)

La Compagnie Française des Indes Orientales de 1664




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