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			Évaluation de l'évaluation : le Conseil scientifique de l'université
		Antananarivo le 15 janvier 1999 B. C. à [N23] Vice-président du Conseil scientifique Cher Collègue, Ce mot à propos de notre projet AUPELF en anthropologie linguistique (auquel je travaille en ce moment à Madagascar) qui a été rejeté par le Conseil scientifique et dont on m’a dit qu’il avait le seul à ne pas avoir été classé [– il ne sera donc pas soumis au jury de Montréal]. Comme tu es attentif à l’évaluation scientifique, tu seras je pense intéressé à savoir que le Monde du 6-7 décembre 1998 fait référence au projet global dans lequel ce projet régional prend place - dont une linguiste assure la partie linguistique, dont j’assure la partie logique formelle (c’est du ressort de l’anthropologie fondamentale), et plusieurs collègues malgaches la partie lexicographique. Tu ne manqueras pas, j’en suis sûr, de trouver piquant qu’un programme internationalement reconnu (dont le responsable est un polytechnicien) soit recalé par les experts dont tu présides les réunions... alors que, m’a-t-on dit, un projet torché sur un coin de table un quart d’heure avant le début de la séance a été retenu. Au delà du favoritisme naturel (l’auteur cette sélection au Bureau du Conseil étant le responsable du CIRCI et l’auteur de ce projet express étant membre du CIRCI), la question de fond est celle de la capacité d’un conseil élu sur des critères qui n’ont rien de scientifique à porter une évaluation scientifique. Le rôle d’un tel conseil scientifique, je te le rappelle même si c’est une évidence, est l’administration et non la sélection. Dans un tel cas de figure, quand il faut classer, on fait appel à des spécialistes indépendants. Si le prix Nobel de chimie était décerné au suffrage universel, c’est Maradona ou Virenque qui l’obtiendraient... Comme tu n’es pas sans savoir que des circonstances qui n’ont strictement rien à voir, elles non plus, avec l’évaluation scientifique nous ont par ailleurs privé de nos crédits de recherche, je te fais juge de cette situation qui oblige des chercheurs qui ne sont vraisemblablement pas les moins performants et les moins productifs de l’université de la Réunion à faire de la recherche sur leurs propres deniers. Cordialement, B. C.
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