Appel à communication
Limite : 31 janvier 2009
L'Université de la Réunion et le C.R.L.H.O.I (Centre de Recherche Littéraire et Historique de l'Océan Indien) sont heureux de vous convier à deux journées de recherche sur le thème de la religion « en train de se faire », plus particulièrement à l'Ile de la Réunion et dans la zone océan-indienne.
Depuis l'origine (1663), l'île de la Réunion, à la croisée de l'Orient et de l'Occident, est une terre de rencontre entre les cultures et les religions. Liée à l'émigration ou à la violence de la déportation, cette rencontre a été l'occasion de ruptures, d'adaptations et d'une invention religieuse qui est toujours visible, aujourd'hui, dans le développement de nouvelles formes de croyance.
Ces recompositions, conversions, synthèses, cultes ou pratiques doubles sont l'occasion d'observer comment les croyances s'adaptent, se reconstituent, se construisent en fonction d'un environnement changeant. Elles illustrent une dynamique qui met en relief les invariants de cette « religion populaire » largement indifférente aux dogmes et aux sermons. Comment la créolisation permet-elle, par exemple, d'adapter le culte des ancêtres à la rupture de la chaîne généalogique, voire de s'en affranchir ? Pourquoi la fidélité à l'origine, la « foi du souvenir » est-elle si prégnante dans la vie des descendants ? A quelles conditions la conversion - le deuil de l'origine - est-elle possible ?
Ces expressions de la dévotion seront l'occasion de se demander ce que signifie : « croire », « honorer les dieux », « sacrifier »... La philosophie, depuis Platon, s'interroge sur cette relation singulière que les humains entretiennent avec des êtres anthropomorphes dont ils attendent tous les bienfaits et qu'ils honorent selon des protocoles si particuliers, sur cette « espèce de trafic entre les dieux et les hommes » (Eutyphron).
En s'appuyant sur des ethnographies aussi fines que possible - l'anthropologie sans ethnologie est vide, l'ethnologie sans anthropologie est aveugle - et avec le souci de comparer les formes locales de la dévotion aux matrices originelles, ou les formes nouvelles aux formes transmises, ces journées de recherche tenteront de suivre les acteurs dans leur pratique religieuse, de décrire ce qu'ils vivent, de comprendre « comment ils croient ».
Trois axes d'échanges ont été retenus :
1. Les religions populaires et le cumul des différentes pratiques religieuses comme réponse au métissage historique. Par religions populaires, nous entendons religions « ordinaires », en marge du monde des élites et des dogmes, telles qu'elles se pratiquent au quotidien. Quel usage les différents groupes ethnoculturels ont-ils fait des religions de leurs aïeux ? Quelle production originale en découle ?
2. L'émergence de nouvelles formes de croyances et de pratiques religieuses, leur impact sur les sociétés et leurs interactions avec les religions en présence. Dans un univers en mutation, confrontées à la modernité, quelles sont les adaptations mises en uvre afin d'équiper les fidèles à ces changements de société sans les extraire du monde symbolique ? Quelles sont les logiques pouvant expliquer le surgissement de ces créations syncrétiques ?
3. La comparaison avec des situations proches dans d'autres aires géographiques. S'agissant d'une dynamique à la fois propre aux sociétés créoles et inhérente au fait religieux lui-même, nous effectuerons une comparaison avec des phénomènes semblables en Polynésie française, au Brésil, au Canada, et sur le continent africain. Comment penser ces transformations des paysages religieux en termes d'unité et de diversité, d'universel et de particulier ?
Ces rencontres invitent universitaires, chercheurs, doctorants à réfléchir et à échanger ensemble au sujet des différentes religions (hindouisme, catholicisme, pentecôtisme, cultes malgaches) telles qu'elles sont vécues dans les univers créoles. La participation des doctorants travaillant dans différentes disciplines sur une problématique liée à la croyance est particulièrement encouragée.
Chaque intervention sera d'une durée de 20 minutes.
Les propositions seront soumises à un comité d'évaluation scientifique selon les normes habituelles.
Une sélection des communications fera l'objet d'une publication. C'est pourquoi, nous vous prions de bien vouloir présenter une communication originale, non publiée, pour laquelle nous nous réservons le droit de publication dans l'année qui fera suite à ces deux journées de recherche.
Calendrier
31 janvier 2009 : soumission des résumés de communication (300 mots).
28 février 2009 : réponse du Comité Scientifique
31 mars 2009 : envoi des communications par les auteurs.
Les textes ne devront pas dépasser 8 000 mots.
Les projets de communication sont à renvoyer avant le 31 janvier 2009
à l'aide du formulaire ci-dessous, par voie postale, à :
Bernard Champion,
responsable du Département d'Ethnologie de l'Université de la Réunion,
15 avenue René Cassin, B.P 7151, 97 715 Saint Denis messag, cedex 9, France
ou par courriel à :
Valérie Aubourg, coordonnatrice
valerie.aubourg@wanadoo.fr